(image source: PUR)
Abstract:
Comment des juges, qui ont prêté serment de fidélité au maréchal Pétain et servi le régime de Vichy, ont-ils pu ensuite présider les tribunaux de l’Épuration ? Quel a été le rôle effectif de la justice dans l’application des lois sous l’Occupation, dans la persécution des Juifs et la répression des résistants ? La présentation de parcours de procureurs et de juges tout au long des années noires, attentistes, collaborateurs, résistants, ou vichysto-résistants, remet en contexte les situations concrètes auxquelles les magistrats ont été confrontés et les choix qu’ils ont effectués en conscience. Pourquoi Paul Didier a-t-il été le seul à refuser de prêter serment à Pétain ? Qu’ont réellement fait les magistrats résistants ? De quelle façon la magistrature a-t-elle contribué à l’exclusion des Juifs ? Quelle est la réalité du parcours controversé du vichysto-résistant André Mornet, procureur général qui a requis la peine de mort contre Pétain ? Comment ont été jugés après-guerre les magistrats des sections spéciales ? Pourquoi les procès de l’Épuration n’ont-ils pu s’appuyer que sur des éléments très partiels ? Nombre de documents inédits, provenant des archives publiques et privées, illustrent ces analyses. La remise en perspective de cette période sombre de l’histoire, qui s’éclaire aussi par les réformes de l’après-guerre, dont font partie l’accès à la magistrature des femmes et les prémices de la justice pénale internationale, ouvre au débat sur les enjeux contemporains de la justice, pilier de l’État de droit partout menacé par les dérives populistes et autoritaires.
Table of contents:
La justice défaite (1940-1944)
- La soumission de la justice
- L’exclusion des magistrats, fonctionnaires et avocats juifs
- La justice de Vichy appliquée aux Juifs et aux francs-maçons
- Le serment de fidélité au maréchal Pétain
- Les sections spéciales
- « Juger les responsables de la défaite ». Riom, un procès politique
- Des magistrats au cœur de la collaboration
- Prudence, formalisme et soumission de la hiérarchie judiciaire
- Des magistrats résistants peu nombreux
- L’opportunisme patriotique. Les vichysto-résistants de la justice
Refaire justice (1944-1946)
- La justice se relève
- Des procès sous tension devant les cours de justice
- Comment juger, dès la Libération, l’attitude d’un magistrat sous l’Occupation ?
- Pétain devant ses juges
- Les magistrats français au procès de Nuremberg
- Deux femmes résistantes intègrent la magistrature
- La lente émancipation de la magistrature
On the author:
Jean-Paul Jean, président de chambre à la Cour de cassation (H), ancien professeur associé à l’université de Poitiers, expert du Conseil de l’Europe, intervenant à l’ENM et à Sciences Po, est secrétaire général de l’Association des cours suprêmes judiciaires francophones (AHJUCAF) et vice-président de l’Association française pour l’histoire de la justice. Il a notamment publié Histoire de la justice en France (Royer et aliii, PUF, 2016), Le système pénal (La Découverte, 2008) et dirigé Juger sous Vichy, juger Vichy (La Documentation française, AFHJ, 2018), 70 ans après Nuremberg, juger le crime contre l’humanité (Dalloz, 2017) et Barbie, Touvier, Papon. Des procès pour la mémoire (Autrement, 2002)Read more here.

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