(image source: EHESS)
Abstract:
Sous l’Ancien Régime, la procédure sommaire était une procédure rapide et à bas coût que les pauvres pouvaient mobiliser devant différentes magistratures civiles. À partir d’une étude minutieuse des affaires traitées par le tribunal du Consulat de commerce de Turin, Simona Cerutti explore les idéaux et les débats sur les définitions concurrentes d’une « justice bonne et véritable ». Durant la première moitié du XVIIIe siècle, le Consulat de commerce de Turin connaît une série d’inflexions radicales, qui contribuent à la disparation de la procédure sommaire. Cette transformation met en jeu le concept même de responsabilité en justice : certains la veulent pleine et entière, résolument individuelle et liée aux actions des individus ; d’autres, en revanche, la corrèlent à la réputation, aux privilèges associés au statut et aux hiérarchies sociales.Pour cette raison, le débat sur la justice au début du XVIIIe siècle fut bien loin de n’impliquer que les seuls professionnels du droit, les réformateurs et les intellectuels. Il concernait un public plus vaste de marchands, d’artisans, mais aussi d’hommes et de femmes qui se rendaient au tribunal pour des affaires portant sur de petites sommes. En s’intéressant aussi bien aux plaideurs « misérables » qu’aux réformateurs des Lumières, cette traduction inédite met au jour les demandes de justice formulées par les hommes et les femmes des sociétés du passé.
(source: EHESS)
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