(image source: AHMUF)
The AHMUF anounced the publication of a theme issue of Sources: Arts, Civilisation et Histoire de l'Europe on Religion, justice and society against the inacceptable.
Trop, c’est trop !(source: AHMUF)
Avec le numéro double 14-15 de la revue SOURCE(S) s’achève l’édition du séminaire « Trop c’est trop » organisé par le professeur Antoine Follain, axe « Autorité » dirigé par Antoine Follain, UR 3400 ARCHE, Université de Strasbourg. Le séminaire d’axe a été mis au point pour partager des recherches diverses qui avaient en commun de partir de situations extrêmes. Son titre, employé au départ par commodité, afin de nommer rapidement l’entreprise, a finalement été adopté par tous, comme le montre sa présence dans plusieurs contributions. Il s’agissait d’explorer, en histoire et en histoire de l’art, les faits, discours et représentations intolérables, inacceptables, insupportables. Où sont les limites et pourquoi ? Que se passe-t-il concrètement quand elles sont atteintes et dépassées ? Que nous apprennent les cas extrêmes et comment l’historien peut-il les utiliser pour autre chose que présenter un cas singulier ? En histoire, l’insupportable s’inscrit dans le temps et quantité de choses réprouvées à une époque ont fini par être tolérées plus tard, alors que d’autres ignorées ou sues et tolérées sont devenues interdites et éventuellement punies de plus en plus durement. Il n’est pas facile de faire la balance, mais à notre époque il semble que les cas intolérables dans l’espace public ont été multipliés jusqu’à susciter une impression de saturation, tant il y a de faits socialement réprouvés et/ou sanctionnés par le droit. Ce que l’on dit intolérable est vu et qualifié de mal absolu alors que se retourner vers le passé montre que la limite est toujours historiquement constituée et donc relative. Bien souvent les choses ne sont pas énoncées au préalable et c’est l’étude même des cas qui est révélatrice de l’acceptabilité d’une situation et de ce qui, au contraire, est complètement inacceptable – ou en tout cas l’est à un moment donné. Une analyse fine devait aussi permettre de distinguer entre des transgressions qui sont évaluées plus ou moins gravement par l’ensemble de la société ou celles qui sont socialement diversifiées – intolérables pour les uns et acceptables par d’autres. Observer les actions est probablement plus pertinent que les discours, qui sont soit dépassés par les faits, soit trop avancés par rapport aux crispations anciennes. C’est ainsi la sanction des faits qui exprime au cas par cas ce qu’il est tolérable de faire ou de dire dans l’espace public et dans la sphère privée. Le judiciaire se prête particulièrement à une telle approche.
SOURCE(S) 2019 – n° 14-15
DOSSIER : « Trop, c’est trop ! Justice, religion et société devant l’inacceptable » rassemblé et édité par Antoine Follain
Antoine Follain « Présentation » p. 7-18
Anne Brogini « Le Saint-Office de Malte et les irréductibles de l’apostasie (XVIe-XVIIe siècles) » p. 19-38
Laurent Ropp « Des tueries horribles ? Les violences religieuses dans la France du XVIe siècle selon les mémorialistes » p. 39-58
Pierre-Benoît Roumagnou « Qui trop embrasse mal étreint. Le maillage judiciaire dans les environs de Paris mis en échec au XVIIIe siècle » p. 59-74
Fabrice Mauclair « Une justice mise en échec ? Les crimes impunis de deux « méchants nobles » en Touraine au XVIIIe siècle » p. 75-92
Adèle Delaporte « Du noble incestueux à l’honneur bafoué de toute une famille : les rebondissements des crimes de Claude de Tance au XVIIIe siècle » p. 93-114
Gwénael Murphy « Justice, société et violences conjugales aux XVIIe et XVIIIe siècles : les seuils de tolérance » p. 115-134
Élodie Lemaire, « Dans la tête du curé Bennenot. Le suicide du curé de Pompierre en Franche-Comté en 1689 » p. 135-162
DOSSIER AUTOUR D’UNE SOURCE
Antoine Follain « Cinquante nuances (criminelles) de Gray au XVIIIe siècle. Comprendre un fonds d’archives et trouver comment l’étudier » et « Les jugements définitifs pour homicide dans le « registre des sentences » du bailliage de Gray de 1738 à 1751. Édition annotée » p. 171-220
COMPTES RENDUS, ANNONCES, CHANTIERS EN COURS
Camille Dagot (position de thèse dir. Antoine Follain) « Le voleur face à ses juges. Criminels d’habitude et délinquants d’occasion dans les Vosges lorraines des XVIe et XVIIe siècles » p. 222-230
http://ea3400.unistra.fr/fileadmin/upload/DUN/ea_3400/Revue_sources/Sources_14-15_web_complet.pdf
SOURCE(S) 2017 – n° 11
DOSSIER : : « Trop, c’est trop ! » rassemblé et édité par Antoine Follain
Antoine Follain « Présentation » p. 7-14
Adrien Dubois « Abdication face à l’intolérable ou désir de vengeance posthume : suicide et genre à la fin du Moyen Âge » p. 15-34
Emmanuel Gerardin « Réflexions sur les limites du pardonnable dans les lettres de rémission en Lorraine au XVIe siècle » p. 35-54
Christophe Regina « Toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées : toutes les femmes, non, mais… la soeur Marie-Thérèse de la Croix, si ! » p. 55-68
Myriam Deniel-Ternant « Effets de sources et effets de seuil de la sexualité cléricale. Mise en regard des ecclésiastiques à la Bastille et à l’officialité de Paris au XVIIIe siècle » p. 69-88
Hervé Piant « Un mauvais sujet dont la commune seroit fort aise d’être débarrassée » : justice, crimes et relations sociales en Lorraine à l’époque révolutionnaire (1799) » p. 89-106
Sarah Dumortier « Il est impossible de souffrir plu lontems les ordures qui se font au presbitaire. La paroisse entre tolérance et condamnation de la sexualité des gens d’Église (XVIe-XVIIIe siècle) » p. 107-124
AUTOUR D’UNE SOURCE
Antoine Follain « Un crime capital en voie de disparition. La bestialité et l’exemple du procès fait à Léonard Forrest en 1783 » et « Procédure commencée dans le marquisat de l’Isle-Jourdain en 1783. Édition annotée » p. 127-154
TRAVAUX DES DOCTORANTS, CHANTIERS EN COURS
Antoine Fersing (position de thèse dir. Antoine Follain) « Idoines et suffisants. Les officiers d’État et l’extension des droits du prince en Lorraine ducale (début du XVIe siècle – 1633) » p. 155-165
Antoine Follain « L’axe « Autorité Contrainte Liberté » : bilan et perspectives (2011-2018) » p. 175-180
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