(Source: Portail universitaire du droit)
We learned of a seminar series co-organised by
the University Paris 1 Panthéon-Sorbonne and the Centre d’études du Saulchoir.
Sécularités, dialogue entre
théologiens et juristes
Le 2e jeudi du mois de 17 à 19 h, salle 214, 12
place du Panthéon,
du 8 novembre 2018 au 13 juin 2019
Contact : b.bourdin(at)icp.fr ;
pierre.bonin(at)univ-paris1.fr ; Francois-Guy.Trebulle(at)univ-paris1.fr
Animé par Bernard
Bourdin, dominicain, professeur d’histoire des idées et de philosophie
politique, Institut catholique de Paris, directeur du Centre d’étude du
Saulchoir ; Pierre Bonin, professeur d’histoire du droit,
École de droit de la Sorbonne ; François-Guy Trébulle,
professeur de droit privé, École de droit de la Sorbonne
L’environnement
8 novembre : Christian
Pian, diacre, maître de conférences en théologie morale et en éthique
sociale, Institut catholique de Paris
13 décembre : Laurent
Fonbaustier, professeur de droit public, Université Paris-Sud
La filiation et la famille
10
janvier : Yvonne
Flour, professeur émérite de droit privé, École de droit de la Sorbonne
14
février : Laurent
Lemoine, dominicain, théologien moraliste et psychanalyste
L'entreprise
14
mars : Nicolas
Mathéy, professeur de droit privé, Université Paris Descartes
11
avril : Gaël
Giraud, jésuite, chef économiste à l’Agence française de développement,
directeur de recherche au CNRS, professeur à l'École des Ponts ParisTech
Le corps
9
mai : Marie-Dominique
Trébuchet, maître de conférences en théologie, directrice de l’Institut
d’étude des religions, Institut catholique de Paris
13
juin : Jean-René
Binet, professeur de droit privé, Université de Rennes 1
Argumentaire
Le séminaire Sécularités se donne pour première ambition, par un échange
entre théologiens et juristes sur des objets communs, de comparer les modes de
raisonnement, les arsenaux argumentaires, et les stocks de référence des deux
disciplines, et donc de sonder l’hypothèse d’influences, éventuellement
croisées, dans la manière dont elles se constituent en tant que savoirs
spéculatifs. Pour autant, le « théorème de la sécularisation » n’est
pas ici saisi ni comme un processus acquis, ni en train de se produire, mais la
question en est déplacée vers son aboutissement, en prenant acte de son
avancement et donc du fait que si le droit a emprunté à la théologie des
matrices d’intelligibilités, celles-ci aujourd’hui ne sont plus assumées,
dissimulées ou même refoulées, mais intégrées au point de paraître
originellement consubstantielles au droit contemporain. C’est pourquoi l’accent
est bien mis sur la sécularité, et non sur la sécularisation, c’est-à-dire sur
la post-modernité (entendue comme hyper-modernité, achèvement et épuisement),
en attendant que ne se dessinent de nouveaux paradigmes.
La méthode pour identifier d’éventuels points de convergences (ou de toutes
aussi éventuelles irréductibles divergences) sera de partir de thématiques à la
croisée des deux domaines. Parmi celles-ci, se posera au départ la question du
vocabulaire et des principaux cadres conceptuels, non pas exclusivement
techniques (encore que des mots ou des notions puissent être partagés, ou au
contraire pour déjouer des contresens liés à des approches opposées), mais également
pour délimiter le périmètre de l’échange et construire un environnement
intellectuel partagé. Les effets de la sécularité et la façon de l’aborder, en
théologien et en juriste, ouvriront ensuite au problème de l’unicité de la
notion et des déclinaisons de ses formes. Sans doute, le statut de la religion,
et des religions, fait-il partie des éléments à envisager à ce titre, mais
aussi les domaines classiques de la vie sociale où l’influence religieuse a été
la plus prégnante, la famille, le mariage, le corps, la responsabilité…
Cependant des objets intellectuels plus récents donnent également matière à des
appréhensions qui méritent d’être confrontées, comme l’environnement, le
relativisme, la globalisation...
Tant la théologie que le droit ne peuvent se poser comme des connaissances
et des raisonnements purement descriptifs, transparents à leur objet, à la
différence des sciences exactes et, à leur image, de certaines sciences
sociales. Les modalités de rationalité des discours produisent des effets, ce
qu’on peut appeler la dogmatique, qui fait que le contenu, la signification et
la portée d’une partie sont conditionnés par son rapport avec le tout, dans une
relation systémique. C’est d’ailleurs par ce jeu de contraintes qu’est évité
l’écueil du pur arbitraire, dès lors que la preuve expérimentale, dans une
activité d’interprétation avant tout textuelle, est remplacée par la commune
opinion des experts. C’est donc aussi soulever le voile sur leur rôle de
décision, et au-delà sur les limites, en partie superposables, des deux
disciplines. Il apparaît dès lors que les pensées actuelles du jusnaturalisme,
et les façons adaptées de l’envisager, formeront la clé de voute de ces
constructions intellectuelles partagées autour des sécularités.
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