(image source: EHESS.fr)
Nomôdos posted the program of the following research seminars for 2015-2016:
- Connaissance juridique et transformation du droit: les effets pratiques des doctrines (Otto Pfersmann)
Summary:
Ce séminaire est consacré au problème de la valeur explicative des théories du droit et des analyses doctrinales portant sur des questions juridiques particulières dans le domaine du droit constitutionnel comparé – c’est à dire des données structurant les systèmes juridiques dans leur ensemble.
Tant les théories de la connaissance juridique que les doctrines juridiques proprement dites présentent un degré très élevé de diversité dans le temps comme à l’intérieur du champ disciplinaire contemporain. En dépit d’une technicité très évoluée et souvent hermétique, la prétention à l’objectivité du savoir qu’elles affirment pouvoir offrir paraît dès lors faible sinon arbitraire. Il s’en dégage souvent l’impression qu’elles disent plus sur les appréciations subjectives de leur auteur que sur l’objet dont elles traitent.
Le séminaire vise à reconstruire les données fondatrices de ces théories dans une perspective systématique et historique. Il apparaît en effet que certaines thèses récurrentes dans le débat contemporain (la question des « lacunes », le pouvoir « créateur » des juges, la nécessité de « surmonter le formalisme » etc.) plongent leurs racines dans des conceptions anciennes, régulièrement réadaptées et exerçant toujours un grand pouvoir d’attraction. Les théories contemporaines se situent quant à elles dans le sillage de théories philosophiques souvent insuffisamment contextualisées.
La présentation des théories sera illustrée par des exemples concrets de traitement de questions doctrinales. Cet exercice permettra de faire apparaître tant les origines des concepts et méthodes utilisés que les effets des solutions proposées dans les différents ordres juridiques en question.
See Nomôdos. - Société et pouvoir en France à l'Époque moderne (Fanny Cosandey, Robert Descimon, Elie Haddad & Matthieu Marraud)
Dans la continuité des années précédentes, ce séminaire se veut un atelier de fabrication et de démonstration d’une histoire sociale associée à l’analyse des pouvoirs politiques et des pratiques économiques de l’Ancien Régime. Cinq séquences en relation les unes avec les autres organiseront l’année.
La première portera sur l’histoire de la noblesse française à l’époque moderne, en articulant approche de la parenté, évolutions sociales et évolutions politiques du second ordre entre XVIe et XVIIIe siècles. La deuxième s’intéressera aux questions de parenté, en instaurant un dialogue entre Moyen Âge et Ancien Régime. La troisième accordera une attention plus particulière à l’alliance et à la place des femmes dans le jeu patrimonial des familles nobles. Dans une quatrième, nous continuerons à évoquer la question du corporatisme et des rapports de pouvoir à partir des énoncés juridiques et de leurs usages conflictuels au sein des communautés de métier. Enfin, une dernière séquence prendra plus spécifiquement en charge les transformations du pouvoir monarchique en introduisant des comparaisons avec le Saint Empire.
D’un point de vue pédagogique et méthodologique, le séminaire sera fondé sur des travaux empiriques avec une attention particulière portée à la construction et à l’usage des sources, mais dans le cadre d’une interprétation systémique visant à énoncer des propositions générales.
See Nomôdos.
- Dominium, frontière et souveraineté au XIIIe siècle (Jacques Chiffoleau)
L’examen de la production diplomatique et historiographique de l’abbaye de Saint-Denis avant, pendant et après l’abbatiat de Suger nous a laissé entrevoir, l’an dernier, la ou les fictions qui permettent de commencer à construire la grandeur ou la majesté à laquelle semble s’adosser désormais la royauté dyonisienne. Il nous a permis aussi de revenir d’une manière critique sur l’historiographie française, même la plus récente, et sur ses difficultés, du fait de son « germanisme » invétéré, à prendre en charge la part du droit savant dans les constructions institutionnelles. Nous voudrions cette année poursuivre dans la même ligne en nous interrogeant, après d’autres mais d’une manière nouvelle, sur les usages de la notion de dominium par les gens du roi au XIIIe siècle, sur ses liens avec les notions de couronne et de majesté, sur son rôle dans la construction des frontières, ce qui nous conduira aussi à revenir de façon critique sur de nombreux travaux récents portant sur la « territorialisation » du pouvoir. Grâce aux travaux de S. Balossino (Université d’Avignon) et à la collaboration d’A. Charansonnet (Université de Lyon) nous consacrerons notamment, à partir de dossiers documentaires très riches et inédits, un certain nombre de séances aux liens entre dominium, contrôle des fleuves et construction d’une forme de pouvoir souverain.
See Nomôdos.
No comments:
Post a Comment
Note: Only a member of this blog may post a comment.